Chronique Cthulhu: La maison hantée

En ce dimanche 26 avril 1926, Mr Harvey Hausen a convié plusieurs connaissances chez lui pour leur proposer une enquête, moyennant finance, concernant une demeure dont il a fait l'acquisition pour une bouchée de pain à North Margin Street, North End à Boston.

Selon lui, les ouvriers responsables de la démolition de la bâtisse ne souhaitent plus revenir de si tôt suite à certains événements étranges: des odeurs, des bruits inexpliqués, des sensations désagréables, comme si la maison était hantée. L'un des ouvriers, Paddy O'Connel, a même été pris d'accès de folie et a dû être maîtrisé par ses collègues. Il est actuellement à l'asile de Springheaven pour prendre du repos. Mr Hausen demande au groupe d'enquêter sur ces événements et de savoir ce qu'il se trame autour de cette maison, son passé, son histoire.

A l'asile, suite à une rencontre quelque peu houleuse avec un patient appelé Stephan, qui s'automutilait avec un mégot de cigarette fumant, le groupe a pu rencontrer le Dr Cameron qui a reçu l'ouvrier Paddy. Ce dernier est actuellement encore en observation et a du être sévèrement placé sous sédatif. Il est alité et sanglé, toujours très tendu. Difficile d'en tirer plus que des frayeurs violentes mais passagères concernant des yeux rouges.

Le soir, le groupe prend du bon temps au "Lounge Garden" où Lucy fait une représentation. La soirée se passe a merveille et Lucy obtient une belle ovation. Walter, de son côté, a préféré passé la soirée avec sa compagne Betsy. Toutefois, quelques événements et sensations étranges viennent ponctuer ses soirées. La nuit venue, plusieurs des enquêteurs font des cauchemars, sauf Harry Roy qui dort comme un bébé.

Le lendemain, tous se retrouvent dans un chalet appartenant à Edward Pierce. Ils font le point sur la situation et décident d'interroger le contremaître Bartley, responsable des ouvriers du chantier. Apparemment, trois de ses hommes sont allés visiter la demeure pour récupérer quelques meubles à l'œil avant démolition. Paddy O'Connel aurait été pris d'une panique sans précédent le laissant passablement traumatisé et violent avec ses camarades. Nul ne sait vraiment ce qu'il s'est passé si ce n'est ces yeux rouges dont il semble toujours aussi effrayé. Ses réactions étaient si extrêmes que les ouvriers ont du appeler les pompiers et Paddy a été amené à l'asile. Très superstitieux et convaincus qu'un mal rôde sur la maison, le reste de l'équipe ne souhaite plus se rendre sur les lieux, ce qui n'arrange pas les affaires de Mr Hausen...

Dans l'après-midi, le groupe décide de se partager l'enquête. Deux d'entre eux vont passer aux archives du journal local, le Boston Globe alors que les autres vont se concentrer sur une enquête de voisinage dans le quartier de North End.

Lucy, Walter et Edward partent en direction de North End pour une enquête de voisinage. Ils rencontrent une vieille femme qui rechigne un peu à les recevoir. Cette dernière leur apprend que toutes les familles qui ont été dans la maison Copps Hill Terence ont tous mal fini. Des histoires sordides de meurtres, suicides et accidents atroces. La dernière famille d'origine italienne n'a pas échappé à la règle: les deux parents sont à l'asile et les enfants ont été placés à Baltimore en famille d'accueil.

Lucy s'est rendue compte que la vieille femme cachait des chatons dans sa cave pour les manger. Elle a pu récupérer 4 d'entre eux. Le groupe rejoint la fameuse maison. Edward et Lucy en font le tour pendant que Walter fait le guet. Leur entreprise est écourtée lorsque la vieille femme rejoint une cabine téléphonique certainement pour appeler la police...
De leur côté, Harry et Catherine font des recherchent aux archives du Boston Globe, de la bibliothèque et de l'Hôtel de ville. Leurs découvertes confirment l'existence de plusieurs familles d'immigrés qui ont connu des sorts funestes à Copps Hill Terence. La vision des yeux rouges semble se répéter chez les victimes prisent de folie. Plus intéressant encore, le groupe a pu retrouver le propriétaire initial de la maison, un certain William Corbitt, qui a fait l'objet de plusieurs plaintes dans son voisinage pour un comportement jugé "fortement inadapté".

Dans son testament, Walter Corbitt a souhaité être enterré dans sa maison; testament rédigé par l'un de ses proches, un certain Michael Thomas, prêtre de la Chapelle de la contemplation de Notre Seigneur Délivreur de secret...

Le soir venu, tous font le point au "Lounge café". Des événements étranges se sont succédés dans la journée: une page ensanglantée, des cailloux qui tombent de nulle part, une vision du passé qui resurgit soudainement. Catherine semble particulièrement affectée.

Le lendemain, les recherches continuent; l'adresse de la Chapelle de la contemplation est trouvée, il n'en reste apparemment que des ruines. Le père catholique Williams met d'ailleurs en garde Walter sur les exactions de cette secte. Toutefois, dans les archives de la police, il semble y avoir eu une descente en 1912 sur les lieux suite à des plaintes du voisinage concernant des enlèvement d'enfants et des pratiques douteuses au sein de cette église. 54 adeptes ont été arrêtés, seulement 8 ont été incarcérés, 7 fanatiques et 3 policiers ont perdus la vie dans la fusillade. Le Révérend Thomas a écopé de 70 ans de prison mais semble s'être évadé en 1917. Les rapports d'autopsie sont peu détaillés et les rapports laissent à penser que d'importantes personnalités étaient liées à la secte...

Le groupe réfléchit à l'idée de trouver des indices sur ce qu'il reste de la Chapelle de la contemplation mais avant cela, ils comptent se renseigner sur l'enquêteur de l'époque, aujourd'hui à la retraite, mais aussi sur le médecin légiste qui s'est occupé des autopsies et pourquoi pas rencontrer des anciens adeptes de la secte pour les interroger..

De bon matin, nos amis décident d'aller voir l'ancien enquêteur de police, un homme de 70 ans, à la retraite depuis 6 ans. Le vieil homme accepte de les recevoir mais reste vraiment sur la défensive, son fusil de chasse à la main. Une fois rassuré sur les intentions du groupe, il finit par se livrer plus en avant. La police a bien effectué une descente de taille sur la Chapelle de la Contemplation en 1912, il y a environ 14 ans. Des enfants ont été enlevés, des histoires sordides de pratiques occultes, des plaintes successives ont encouragé la police à intervenir drastiquement.

Certains adeptes ont été faits prisonniers et les rares encore en cellule ont été placés dans une prison de haute sécurité à Providence du fait de leur agressivité et leur folie permanente. Leur gourou, le Révérend Thomas, qui serait âgé de près de deux siècles d'après les archives trouvées sur place, s'est bien évadé en 1917 et n'a plus jamais refait parler de lui. Le vieil homme explique aussi qu'il a subit des pressions, de même que le légiste de l'époque, et qu'il a rapidement du classer l'affaire sans trop chercher à mettre en évidence les relations de plusieurs notables de la ville ou de l'Etat...

Le groupe prend la direction des ruines de la Chapelle de la Contemplation. Le bâtiment est vétuste et semble régulièrement squatter. Ils arrivent à trouver un passage dérobé en activant une statue féminine aux traits étranges. Harry sacrifie quelques gouttes de sang en offrande...

Les enquêteurs accèdent à une nouvelle pièce; lieu certainement oublié par les anciens investigateurs. A l'intérieur, ils trouvent un recueil occulte et une dague sertie d'un rubis scintillant. Ils manquent de rester coincés comme deux adeptes dont les ossements sont encore visibles gisants au sol. Le grimoire semble avoir des effets mystérieux sur nos enquêteurs. Plusieurs d'entre eux entendent des chuchotements, surtout Harry...

Catherine n'arrive plus à se séparer de la dague et elle est rapidement prise d'une rage soudaine. Dans sa folie hystérique, l'archéologue se jette sur Lucy et manque de la poignarder avec une hargne indescriptible. Edward et Walter la retiennent et ce dernier frappe la dague d'un coup de pied magistral et la renvoie dans la salle où elle a été trouvée. Il faudra du temps à Catherine pour se remettre de ses émotions, bienheureusement, Lucy ne lui tiendra pas rigueur de ces échauffourées...

A midi, tous font le point sur la situation; difficile de trouver l'appétit pour certains après ce qu'il s'est passé. M. Hausen doit être mis au courant de la situation. L'enquête se révèle être bien plus périlleuse qu'ils ne le pensaient. Edward prend rendez-vous et le groupe rend visite à M. Hausen dès 16h. Walter se montre agacé de la situation; l'enquête devient, de toute évidence, dangereuse mais M. Hausen se montre toujours aussi généreux et persuasif en allongeant les billets, plus que de raison. Aussi, il convient de contacter la société de travaux sur le champ afin d'obtenir les clés de la demeure rapidement. Après un coup de fil décisif, leur hôte obtient les clés pour demain. La société qui s'occupe des travaux dans la voirie n'enverra pas ses ouvriers le lendemain suite à un incident...

Le soir venu, le groupe décide de se préparer pour la visite de la fameuse maison de Copp's Hill Terence. Harry en profite pour faire des recherches sur le grimoire occulte si, par chance, ses secrets peuvent révéler des informations capitales pour la suite. Enfin, tous choisissent de passer du temps avec leur proches respectifs, comme si quelque chose les invitait à chérir leur temps avant de glisser dans les abysses insondables de cette étrange demeure...

Nos enquêteurs pénètrent enfin dans la fameuse demeure. L'ambiance est calme mais pesante. Edward trouve une mallette dans un débarras que Walter s'empresse d'ouvrir avec son pied de biche. A l'intérieur se trouve un journal de W. Corbitt qu'Harry s'empresse d'étudier. Catherine se concentre sur la maison; les murs, tapisseries, les dessins étranges griffonnés par des mains d'enfants. Lucy entend des bruits de pas à l'étage et décide de monter, seule...

Plusieurs phénomènes paranormaux mettent à mal le courage du groupe: radio qui s'allume toute seule alors que le compteur est coupé, sanglots d'enfants à l'étage, bougie qui s'allume, portraits qui sourient dans un rictus malveillant... Dans le vestibule, plusieurs aperçoivent des traces de sang sur un tapis. Ce dernier est retiré par Catherine alors qu'une mare de sang remonte en surface accompagnée de miaulements atroces. L'un des chats de Lucy est retrouvé écrasé, encastré dans le plancher.

Harry commence à casser le plâtre sous les lattes de bois et une mare de rats se jettent alors sur eux, les mordants parfois jusqu'au sang. Par vengeance, Lucy lance de la poudre à canon dans le nouvel espace, agrémenté d'un peu d'alcool et y met le feu. D'innombrables rats sont alors brûlés dans des couinements indescriptibles et d'une puanteur atroce...
Tous se retrouvent à l'étage et inspectent les chambres. Dans la dernière, les phénomènes s'intensifient: Harry est presque renversé par un cadre de lit métallique et rouillé qui détruit la fenêtre adjacente. Des morceaux de verres volent en tous sens et semblent contrôlés par une force invisible. Tous s'entraident tant bien que mal mais Edward est touché sur la partie gauche de son visage, un morceau de verre lui crève un œil...

Plusieurs commencent à lourdement hésiter. Cette maison pourrait être leur tombeau et il est évident qu'un mal est à l'œuvre ici, qui les dépasse largement... Lucy semble bien décidée à mettre un terme à cette malédiction. Elle arrive à convaincre ses amis de continuer. Corbitt a été enterré dans le sous-sols selon leurs recherche, il est tant de voir ce qu'il en est...

Dans la cave sombre et remplie de moisissures diverses, le groupe avance vers le faux mur. Plusieurs s'attèlent à le défoncer et laissent entrevoir une autre pièce ou gît un cadavre presque momifié. Lucy s'approche du mort et tente de saisir une amulette d'obsidienne présente sur son torse. Soudain, la chose s'anime et le dernier combat s'engage.

Les pouvoirs de Corbitt sont considérables, même sous cette forme rachitique et momifiée. Il malmène psychologiquement les enquêteurs, retournant leurs propres armes contre eux. Des coups de feu partent, Lucy est blessée. Walter se jette sur Corbitt et le frappe de toutes ses forces, la chose le mord en retour et semble reprendre du poil de la bête. Harry, dans un élan solidaire, se lance à corps perdu sur Edward pour qu'il n'évite de retourner le fusil contre lui-même et une seconde détonation part. Harry est tué sur le coup...

Edward sombre dans un tréfonds psychologique sans précédent. Catherine et Walter arrivent, par leurs efforts conjugués, à ôter l'amulette d'obsidienne à Corbitt. Ce dernier finit par se désagréger à une vitesse fulgurante, ne laissant paraître que de minces os blanchis. Walter, à bout force, mortellement blessé, lâche lui aussi son dernier souffle de vie...

Catherine et Lucy, en pleurs, sortent de la maison et rattrapent un Edward perdu et passablement affecté. Elles appellent M. Hausen en panique qui finit par envoyer une ambulance sur place et quelques hommes de confiance pour s'occuper du grabuge. Walter et Harry seront inhumés avec les honneurs. Edward devra suivre une psychothérapie à l'asile de Boston pour une durée indéterminée. Lucy et Catherine pourront reprendre doucement mais sûrement le cours de leur vie. La malédiction de Corbitt est désormais levée sur Copps Hill Terence, mais la Chapelle de la Contemplation a-t-elle finit de faire parler d'elle?...