Sujet: Chronique "Coeur sauvage" Dim 1 Mai 2022 - 12:57
Bonjour à vous fier guerrier de Storm, je suis Grisbo ! Mes activités au sein de là La Stormhansa doivent m’amener moi et ma marchandise à Grymslante, un petit village côtier de l'Ejdland. Je vous propose de m'escorter pour la somme de 10 pièces d'argent par tête et si Storm vous sourit je suis certain que vous ferez des rencontres bien plus profitables dans cette région qu'ici même. Alors cela vous intéresse ?!
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Je vous propose une session a partir du samedi 14 en âpres midi mais d'autre date sont a voter ci dessous :
https://strawpoll.com/polls/e6Z2eElBqgN
Attention ce post s’autodétruira a la fin de la session 1
Dernière édition par Bast le Dim 15 Mai 2022 - 22:19, édité 1 fois
Calillion Dragon noir du plutonium
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Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Dim 15 Mai 2022 - 17:24
La geste de la forêt maudite – Partie 1 : La compagnie égarée
Ô Whote, éternel voyageur et père de l’humanité, Guide-moi, Olaf Skaldarsson, dans la geste que je m’en vais conter. Affirme ma voix tandis que je convoque les souvenirs, Vous me voyez gris et chevrotant, J’étais alors jeune, fougueux et fringant. Par delà le temps et la mémoire, Whote fait les jaillir Ces quatre fiers héros assemblés, Cinq avec le conteur que je suis : Björn, le Stridsfödd de gloire auréolé, Et Albjörn, de Wargs le rude chasseur, Drax, l’impitoyable et odorant berserker Et le courbé Hasbro, de Vitner notre tisseur. Tous les uns aux autres inconnus avant ce qui suit.
Ô Whote, toi qui parcours les innombrables terres, Tu sais que les origines des légendes sans âge Sont souvent de bien modestes voyages. Ainsi le nôtre a-t-il commencé lentement Dans les terres de Dain sans évènements. Grisbo-Main-Unique, honnête marchand, Rassemblait une troupe de valeureux mercenaires Pour l’escorter et sa marchandise sur la côte de l’Ejland. Grymslante la grouillante était notre destination, Que nous atteignirent en peu de semaines Et point d’obstacles, hors quelques larrons Bien péniblement assemblés en bandes.
Ô toi qui m’écoute, entends ma peine, Rester si loin de toute vie civilisée Pendant tant de longues journées ! Que n’étais-je heureux et soulagé, D’à bon port enfin arrivé Et en poche notre pécule durement gagné, Nous flânions dans les rues joyeusement animées Quand nous fûmes vivement interpellés Par Sadgrim au sang de Troll, du jarl l’envoyé. Du péage annuel il nous fallut nous acquitter Et Björn, celui qui savait le mieux parlé, Eh oui ! mieux même encore que moi, S’enquit de notre prochain emploi. « Cherchez la longue et solide maison de la Hanse, Demandez après Remlog Tirolov, le maître céans, Pour ses marchandises il cherche des vaillants Et sait faire preuve d’abondance »
Sans plus attendre nous nous sommes dirigés Vers la maison longue et son entrée Où les gardes, c’est bien normal, par notre odeur furent incommodés. « Le maître sera averti de votre venue, soyez en assurés Mais par Storm allez vous décrasser ! » Dans une modeste et accueillante taverne Nous nous apprêtâmes et étanchèrent notre soif Avant d’enfin rencontrer celui qui sur les marchands locaux gouverne. « Prenez place et mangez, nous négocierons en chemin ! » Et de tendre la main vers une brillante carafe Pour se servir. Jamais plus riche tablée n’avions vu Que celle dont nous avons profité ce soir-là. « J’ai des marchandises à Grimvand transporter, Le Drogvatun, précieux et couteux s’il en est. Accomplissez votre tâche sans imprévus, Et je saurais être généreux croyez-moi. Si vous acceptez, vous partez dès demain. » Nous acceptâmes, attirés par l’appât du gain, Hélas ! ignorants du danger qui nous attendait !
Et dès l’aurore pâle, nous préparâmes notre équipée fière Faisant provision de protections et flèches acérées. Trois fois une semaine le voyage devait durer Jusqu’au hall de combat pour la cargaison livrer. Les deux premières sans encombre passèrent Et je me languissais déjà de la ville et sa rumeur Quand les dieux nous lancèrent un défi inattendu. Écoute bien attentivement ce qui suis, auditeur, Car ce que je vais te narrer, de mes yeux je l’ai vu.
Au cœur de la nuit, Albjörn fait le guet Quand surgi étrange vieillard tout corné Agitant inquiétant bâton et convoquant la brume, Si épaisse qu’une fois éveillés nous ne nous voyons pas, Pourtant éloignés de moins de deux longueurs de bras. Et dans cette traversée du monde des esprits, Qui sembla perdurer un temps infini, Tous les sons et bruits de voix étaient assourdis. Quand enfin la brume se leva, nous en restèrent tous coi. Cargaison, chevaux, feu de camp et même notre équipement Tout s’était évanoui et avait cédé la place à la forêt, Celle la même que nous cherchions à contourner. Vildjarta est son nom, que je prononce encore avec effroi. Nombreuses légendes racontaient tragédies et histoires de sang Ayant conduit les hommes à abandonner les lieux définitivement. Et nous voilà à présent, comme transportés, Au cœur même de ces arbres torturés Sans autre défense que ce avec quoi nous dormions C’est-à-dire rien pour le berserker casse-bonbons.
Des heures durant nous avons errés, A la recherche de repères pour nous guider Et quitter ce lieu funeste et maudit Quand nous finîmes par longer un grand lac teinté de noir Et rencontrâmes sur ces bords singulière troupe de couards. Trois nains, soi-disant en quête de leur frère, Disparu voilà près de cinquante ans dans ces bois austères Et auxquels je n’accordais nulle confiance et crédit. Hasbro tissa des fils enchantés pour leur langue parler Et nous rapporta qu’une carte ils possédaient. Croyant être celle de Vildjarta, Le berserker à l’eau se jeta Et des profondeurs aussitôt remonta Funeste serpent ou dragon, je ne sais, Pour occire le guerrier toujours nu comme un ver. Le magnifique Stridsfödd à son secours accouru Tandis que de la rive nous tentions de percer la chair A grand coups de flèches et de Vitner. Mais enfin le monstre en toute hâte s’enfuit. Déjà près de l’autre bord, Drax et Björn prennent pied Et nous réalisons que les nains n’ont pas bougés. « c’était un leurre, une illusion, j’en suis sûr » Et d’une flèche sans pointe je m’en instruisit. De chair ils sont bel et bien faits Et, vexés, me couvrent d’injures. Et de découvrir, une fois tous rassemblés, Que ce n’était point carte de la forêt Mais d’un cairn nain où ne sommes point autorisés. Hasbro le tortueux les invite à nous accompagner Et si ainsi ils en avaient décidé A cette fable aurions pu ajouter L’histoire de nains capables De courir vite et de voyager loin. De notre épopée formidable Ils ont préféré passer leur chemin.
Voilà que nuit étoilée survenue Et enfin le firmament nous dévoile la bonne direction Tandis que le chasseur apprête chair goûtue D’un sanglier dont la peau recouvrit Drax le nauséabond. Le lever du jour nous trouva déjà cheminant Vers la sortie et, nous l’espérions, la cargaison laissée en plan. Un sinistre autel sacrificiel nous découvrîmes Au cœur d’une silencieuse clairière. Des arbres hauts comme des géants et géants assoupis, Et pendus aux branches du végétal sanctuaire Animaux saignés, écorchés, décomposés. « Ne restons pas là, partons » aussitôt nous dîmes Et continuâmes encore, priant pour nos vies. Au crépuscule, à nos regards s'offrit un arbre esseulé, Marri d’une hache enfoncée dans le flanc Et sève rouge comme rouge est le sang, Et tous les arbres autour éloignés Comme s’ils en avaient été terrorisés. Une ombre soudain surgit, nous attaque Un vieillard échevelé à l’armure rouillée, Nous invectivant de paroles insensées. D’une flèche je le désarme et crac ! Son cœur lâche et Drax achève d’enfoncer le poitrail Au grand dam de notre tisseur qui voulait l’interroger. Las ! nous lui faisons un bûcher pour funérailles Et dans son campement abandonné Découvrons écrits dans la langue de Vastermark. Fanatique du Nid le guerrier fût Et pendant deux fois dix ans Chercha à détruire l’arbre hérésiarque, S’acharnant et échouant. « Ce qu’il n’a point réussi nous devons achever » Décida Björn pendant que Drax s’épuisait A arracher la hache qui ne voulait d’un pouce bouger. «Sa saignée comme de l’huile prend feu, répondit Hasbro laissez-moi faire et le vieillard pourra enfin trouver le repos ». Il chanta tant et si bien que sa main devint incandescente Et enflamma la sève rougeoyante. Mais à mesure que le feu progressait Les plaies de l’arbre se refermaient. Dépités mais ne pouvant rien faire de plus, Nous décidâmes de nous éloigner pour établir campement Et, qu’une fois le jour revenu, Nous partirions prestement.
Ce n’est pas la fin de l’histoire loin s’en faut. Mais quand mon gosier est sec, ma mémoire me fait défaut. Que celui qui veut entendre la suite, Délie sa bourse et vite !
La playlist du Skald : Swedish Pagans - Sabaton
Vous le sentez que je me suis fait ch*er ?
Dernière édition par Calillion le Jeu 16 Juin 2022 - 15:40, édité 3 fois
@Bast ! Rajoute moi 2 pièces sur ma feuille de perso Je sais pas si Björn sera encore en vie quand Olaf sera vieux (oui parce que pour moi Olaf est vieux à ce moment là XD) mais il m'a filé des pièces alors je les prends
En tout cas je suis contente de voir vos messages positifs sur mon travail, ça fait du bien à mon ego malmené par mon perfectionnisme (en même temps j'avais l'Odyssée d'Homère à côté de moi pendant que je suais sang et eau sur les rimes, comment tu veux lutter ? )
P.S. J'ai corrigé les rimes esseulées qui me stressaient J'dirais pas que c'est mieux mais mon autisme est satisfait
Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Jeu 19 Mai 2022 - 19:55
C'est lui qui a demandé à la joueuse si elle voulait faire un résumé de séance et il a pas tiqué quand j'ai écrit et dit qu'Olaf est vieux au moment où il fait ce récit Donc maintenant faut assumer
Nautylus Membre du C.A.
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On est en train d'essayer de fixer une date. Fabien donne ses dispos dans la semaine et moi j'attends encore mon planning pour savoir comment m'organiser.
Bast Membre du C.A.
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Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Ven 27 Mai 2022 - 14:58
PAR STORM ! Une autre date a été fixée et il s'agit du samedi 11 juin ! Armée vous de votre hache et de votre courage car votre saga ne fais que débuter.
_________________ Le résultat a été décidé quand ils ont apporté une armée, et j’ai apporté un démon - Swain
Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Ven 27 Mai 2022 - 20:57
Et si on a pas de hache ?
(oui c'est juste pour troller )
Bast aime ce message
Bast Membre du C.A.
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Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Dim 12 Juin 2022 - 14:30
Le mystère de Vildhjarta se dévoile progressivement devant vous et pourtant votre lutte pour votre survie et saga ne fais que commencer. Les dieux vous ont observée et votre combat presque désespérée au bord du gouffre les ont divertie et pour la peine il se pourrait qu'ils interviennent encore dans la suite de vos aventures. Un point de Raud est offert a l'équipe (Il peut être utiliser par n'importe qui dans le groupe)
_________________ Le résultat a été décidé quand ils ont apporté une armée, et j’ai apporté un démon - Swain
Calillion Dragon noir du plutonium
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Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Jeu 16 Juin 2022 - 19:45
La geste de la forêt maudite - Partie 2 : Traverser l'abysse sans fond (et survivre)
Ah~~~~ Une bonne bière, ça fait toujours du bien par où ça passe ! Eh quoi ? Tu croyais que j'allais continuer à chanter et rimer jusqu'à la fin ? Crois-moi, même Whote ne s'embarrasse pas autant avec ses créations ! Et ma mémoire n'est plus ce qu'elle était : je me souviens plus facilement des faits que j'ai vécu que des jolies histoires que j'ai inventées.
Bon, t'as compris qu'on s'est retrouvé coincé dans Vildhjarta. À l'époque la forêt était pas du tout comme aujourd'hui : vicieuse et sinistre, remplie de dangers dont j'ai parfois jamais su le nom et de secrets. Mais il y a un truc qui était sûr, on l'avait lu dans l'espèce de journal du Chevalier du Nïd - enfin Haz-Bro l'avait lu avec le Vitner parce qu'aucun de nous parlait cette langue - : apparemment la forêt vous laissait partir si vous répondiez correctement à 7 énigmes. Je sais ce que tu penses : "il se foule pas le vieux avec ses histoires, il recycle des péripéties déjà vu chez tous les autres !". Gamin, si tu veux savoir la suite, et peut-être la fin, de cette histoire, va falloir que tu supportes mon manque d'originalité parce que tout est rigoureusement vrai. Mais bon comme on savait pas en quoi consistait ces énigmes, Björn, qu'était plus ou moins notre chef autoproclamé (et ça nous arrangeait bien), a décidé qu'on allait continuer de se diriger vers l'orée de la forêt et qu'on verrait bien en cours de route. Tu seras déçu : ce fut une journée de voyage sans grand intérêt si ce n'est que l'éloignement de la civilisation commençait à nous peser à tous, même aux plus solitaires du groupe. Je t'avoue que j'ai jamais compris cette idée fixe du temps d'être perpétuellement par monts et par vaux. Rester en ville et charmer les nobles m'a toujours paru beaucoup plus efficace pour gagner sa vie et beaucoup plus confortable. Enfin, ça c'est quand j'étais jeune parce qu'aujourd'hui il n'y a plus guère que les ivrognes de tavernes et les curieux dans ton genre qui m'écoutent encore. Tout ça pour dire que nous avons fini par être à environ une journée de marche de l'orée de la forêt quand Hallbjörn a remarqué que la brume se rassemblait et nous entourait. Je crois bien que ses talents de chasseur de Wargs lui avait donné, même sans qu'il le sache ou le veuille, une sorte de connexion avec cette foutue forêt parce que c'est lui qui repérait la brume quasiment à chaque fois. La brume et aussi le vieillard à cornes. Mais je m'avance un peu trop dans mon récit. Ressers moi donc pendant que je remets tout ça dans l'ordre.
En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire on n'y voyait plus à deux pas. On se serait cru en pleine nuit alors que le soleil était à peine à la moitié de sa descente. On a entendu un cri et Björn, qui marchait devant, se casse la figure dans un dénivelé vers une sorte de cuvette. Il en était encore à tirer sur les épines d'un roncier dans lequel il était empêtré quand le dernier d'entre nous a descendu la pente. Bien sûr t'imagines que Drax, en bon beserker, s'est donné en spectacle avec un de ces sauts dont lui et les siens sont coutumiers et les obstacles n'ont pas posé plus de problème au chasseur que s'il s'était agi d'une promenade agréable. Haz-Bro et moi on a pas été aussi courageux et on a préféré prendre notre temps. Lui s'est carrément laissé glisser sur les fesses. Mais bon t'aura compris que c'était ça ou s'écorcher sur les arbustes tout en bas donc... La cuvette était un val en contrebas d'une falaise ou d'une montagne à l'horizon. En explorant les lieux nous avons découvert la hutte d'Erlög, le bucheron minier. J'ai pas bien compris ce qu'il était venu chercher dans la forêt en premier lieu mais cela faisait 6 ou 7 ans qu'il vivait là tout seul. Il avait abattu la plupart des arbres des alentours pour sa masure et le bois de chauffage et ce qu'il ne parvenait pas à fabriquer ou à faire pousser lui-même il l'échangeait avec les autres créatures intelligentes contre l'argent de sa mine. Figure toi que Vildhjarta était tellement vindicative alors que c'était le seul endroit de tout Trudvang où les trolls et les humains pouvaient se rencontrer sans chercher à se trucider. Faut dire qu'il se passait des trucs bizarres dès que du sang était répandu et avec toutes les bestioles de l'endroit les trolls avaient d'autres chats à fouetter que de nous tuer. Ça nous a tous assez surpris mais avec toutes les horreurs qu'on a vu pendant qu'on était là-bas ça a fini par nous sembler logique à nous aussi. Erlög a aussi expliqué comment fonctionnait la forêt. En gros si tu te contentes d'avancer au petit bonheur la chance, tu te retrouvais par hasard à un lieu ou à un autre. Pour ne pas se perdre, autant que faire se pouvait, il fallait utiliser des artefacts, des objets symbolisant l'endroit où l'on voulait se rendre : un lingot d'Erlög pour sa hutte, une branche de sapin pour le lac et d'autres trucs encore. À mesure qu'on a découvert les règles du lieu, on a fini par accumuler pas mal de merdier ! Tiens regarde je crois que j'ai encore la pierre avec la rune naine que le bucheron nous avait donné. Celle-là elle servait à se rendre à la maison de Timil, le nain que ses frères cherchaient partout après 50 ans. On en a profité pour faire du troc, échanger des informations, faire aiguiser les armes. Whote a bien voulu m'accorder un peu de son pouvoir et de sa sagesse et j'ai brassé une petite bière pour nous rafraichir et cela faisait longtemps qu'Erlög n'en avait pas eu. Ah ça ! Le Père de Tous a jamais autant entendu parler de moi que pendant cette aventure ! J'étais tout le temps en train de brasser de la bière pour la donner en échange de tout un tas de choses !
Après ça on a utilisé la pierre pour se rendre chez Timil. Le vent se leva pour nous montrer le chemin et la végétation elle-même semblait s'écarter pour nous laisser passer. Mais on a quitté le bucheron à la fin de l'après-midi ce qui fait qu'au bout de quelques heures nous nous sommes arrêtés pour monter le camps et dormir. Le chasseur fut le premier à trouver le village. À son habitude il était parti explorer les environs pour trouver de la nourriture et s'assurer que nous ne risquions rien. Il trouva un cratère abyssal avec un unique pont de singe délabré permettant d'accéder à une petite plateforme centrale où l'on pouvait voir les ruines d'un hameau. Nous demandâmes à Drax de rester faire le guet tandis que nous allions explorer, le pont semblant trop fragile pour supporter son poids. Oui, bien sûr tu vois venir la suite comme le nez au milieu de la figure. Aie l'obligeance de ne pas m'interrompre et de remplir encore mon verre car ces souvenirs sont pénibles. Au centre du village il y avait une sorte de temple où nous avons trouvé les squelettes assemblés, pendant qu'Haz-Bro s'intéressait à des plantes jaunes pour ses potions. J'avais entendu parler de ce genre de temple avant mais c'était la première fois que j'en voyais. Oh, le temple en lui-même n'avait pas grand chose de particulier si ce n'est un cercueil de pierre là où se trouver l'autel. C'est la divinité vénérée qui le rendait particulier et effrayant. Tu n'as pas dû en entendre parler, les jeunes générations n'apprécient plus ce genre de choses. C'est un dieu des peuples sauvages, gardien de la barbarie, du sang et du sacrifice. Le village tout entier s'était suicidé pour lui prouver son amour et était probablement à l'origine des animaux écorchés que nous avions vu quelques jours plus tôt. À Vildhjarta encore plus qu'ailleurs, ce genre de rituel est dangereux et nous avons été stupides de partir en exploration nocturne. Nous n'avons remarqué que trop tard la brume qui était venue recouvrir le sol de toute l'île ainsi que les squelettes... Des salheles on appelait ces choses : des squelettes animés par la magie ou les esprits. Björn, Hallbjörn et moi avons manœuvré pour nous échapper du temple, rejoindre Haz-Bro et retraverser le pont. C'était sans compter la soif de bataille de Drax qui l'a poussé à traverser le pont ! Ne juge pas trop vite, la réflexion n'est pas le propre de la jeunesse et les Berserkers ne sont pas connus pour leur intelligence, alors tu imagines les deux ? Ce qu'il s'est passé ensuite je ne saurais te le décrire c'est très confus et toute la bière du monde n'y changera rien ! Je me souviens juste qu'à cause de Drax nous avons manqué de nous retrouver tous coincés avec le pont de singe effondré et cela a été un sacré challenge de l'empêcher ! On dit des tisseurs de Vitner qu'ils sont lâches et fourbes et n'hésiteraient pas à vendre père et mère si ça leur permet d'acquérir du pouvoir ou de préserver leurs vies. Eh bien je suis heureux de pouvoir dire que j'ai peut-être connu le seul qui ait de l'honneur parce que sans Haz-Bro pour assurer nos arrières et empêcher la brume d'animer les Salheles je sais pas comment on aurait fait. Il a frôlé la mort, tu sais ? Et moi aussi d'ailleurs pendant que les trois autres faisaient je ne sais quelles acrobaties pour tenter de sécuriser notre seule issue. Arrête ton char et écoute au lieu de me couper la parole ! Honneur et intelligence sont deux choses différentes parce qu'à la fin, cet idiot de tisseur a lui-même couper le dernier bout de corde élimé qui maintenait le pont en place ! J'ai vu le Striddföd s'écraser sur la falaise d'en face et ne sauver sa vie qu'en enfonçant profondément son épée dans la roche pendant que Drax tentait de le remonter. Tout ça avec Hallbjörn qui se balançait, tête en bas, retenu par une simple corde, vestige du pont. Whote soit loué on a fini par s'en sortir mais on faisait peine à voir ! Et le chasseur a vu le veillard à cornes de l'autre côté du gouffre, entouré de brume avant de disparaître. C'est là que je m'en suis souvenu, de la légende de Vildhjarta. Dans l'ancien langage cela veut dire "coeur sauvage". Il y a très longtemps, bien avant ma naissance quand ces terres étaient encore jeunes, un homme chenu est arrivé. Il portait des cornes sur la terre et disait avoir fait le tour du monde depuis son pays verdoyant. Son bien le plus précieux était une unique graine de chêne cuivré et qu'il finit par planté dans un lieu qui lui rappelait son pays. La forêt a grandie au fil des siècles et a connu bien plus d'évènements sinistres et de batailles sanglantes que toi et moi en plusieurs vies. Et rien, jamais, ne perturbait la paix de la forêt et la bienveillance de son arbre-doyen. Mais un jour, elle goûta au sang de dragon et s'en trouva pervertie. Voilà ce qu'on racontait à mon époque et que depuis lors plus personne ne traversait la forêt car de tous ceux qui y entrait, aucun n'en était jamais ressorti. Tu as deviné juste. Pour alimenter sa soif, la forêt a fini par appeler à elle les voyageurs suffisamment proche d'elle avec la brume magique. Peut-être même le vieillard de la forêt était il son complice ou peut-être espérait il un jour que quelqu'un sauverait sa forêt. Cela je ne peux te le dire encore. Mais ce vieux à cornes, c'était assurément celui de la légende car il laissait des pousses vertes derrière lui, là où il marchait.
Il nous a fallu une bonne journée pour tailler un pont de fortune dans l'un des arbres, retraverser à la lumière du soleil et jeter les morts dans l'abysse en espérant que plus personne ne ferait face à pareille mésaventures. Nous avons ensuite continuer notre route vers la hutte de Timil le Nain que nous avons trouvé sur une petite colline au cœur d'une clairière. En chemin Whote nous a envoyé son soutien et sa bénédiction en mettant sur notre route un majestueux élan blanc avec des bois dignes d'un roi. Je n'en ai jamais vu de cette taille, haut comme deux hommes, ni avant ni après Vildhjarta. Timil vivait là depuis longtemps, plusieurs décennies. On l'a informé que ses frères le cherchaient et l'attendrait dans un cairn nain à quelques jours de marches - enfin selon Timil. Il nous a parlé de différents lieux de la forêt et du moyen de s'y rendre, notamment une partie d'échec entre un mage et une créature de la forêt. Et en échange d'un bon tonnelet de bière (je t'avais dit que j'ai passé mon temps à en brasser en invoquant le Père de Tous !), il a fini par accepter de nous révéler qu'il connaissait la réponse à certaines des énigmes pour sortir de la forêt. Et comme les dieux aiment aussi s'amuser au dépense de nous autres mortels, il connaissait les réponses mais pas les questions.
Ris. Ris donc et à gorge déployée, saoule-toi de notre malheur, va ! Quand tu auras fini, tu commanderas un autre pichet pour me rafraichir le gosier et je ne te dirais rien de plus tant que je n'en aurais pas vu la couleur !
La playlist du Skald : The unkillable soldier - Sabaton
Je me suis dis : "cette fois je m'emmerde pas, je fais simple". Et finalement j'en ai ch*er Pourquoi c'est si dur d'écrire ?
Dernière édition par Calillion le Ven 16 Sep 2022 - 9:22, édité 2 fois
La geste de la forêt maudite - L'épopée perdue de Björn le Striddföd
Au coeur de Vildhjarta, Björn le Striddföd et ses compagnons cherchaient leur chemin pour quitter la forêt maudite. Après avoir obtenu de précieuses informations d'un bucheron-mineur, ils sont partis en quête du nain Timil afin de lui délivrer un message de la part de ses frères. Hélas ils avaient quitté Erlög sur la fin d'après-midi et, après avoir marché quelques heures, il fallu se résoudre à monter le camp pour la nuit. À chacun sa tâche et voilà bien vite le feu allumé, l'espace dégagé et les tentes montées. Le taciturne Hallbjörn part en éclaireur pour s'assurer qu'il n'y a point de danger alentour et il ne lui faut que peu de temps pour découvrir un pont de singe délabré surplombant un profond précipice empli de brume. Le chasseur vit de l'autre côté une sorte de plateforme rocheuse où se trouvait les vestiges d'un village. Il se hâta d'aller prévenir le reste du groupe et tous s'accordèrent pour aller explorer les lieux.
Drax voulu passer en premier mais à peine eut-il poser son pied sur la première planche que le pont grinça avec insistance. Fragilisé, il ne pouvait supporter le poids du Berserker et les autres durent passer chacun leur tour avec prudence. - Bon ben je fais le guet ! dit Drax et il s'assit pour attendre le retour de ses amis.
La plateforme rocheuse faisait à peine 30 m de diamètre d'un bord à l'autre et les squelettes effondrés d'une quinzaine de maisons et un temple s'y serraient. Haz-Bro se trouva immédiatement attiré par des petites fleurs jaunes inconnues qu'il entreprit d'étudier. Peut-être avaient elles des propriétés qui seraient utiles pour ses potions ? Björn, Hallbjörn et Olaf Skaldarsson s'étaient, eux, dirigés vers l'église au centre du village, cherchant à comprendre pourquoi il avait été abandonné. L'édifice cultuel, aussi décrépit que le reste, abritait un macabre spectacle : près d'une soixantaine de squelettes de tous âges allongés sur le sol après ce qui ressemblait à un suicide de masse. Dans le chœur, un sinistre cercueil de pierre trônait là où aurait dû se trouver l'autel. L'ensemble rappela à Olaf la clairière aux animaux écorchés qu'ils avaient vu deux ou trois jours plus tôt et fit le lien avec des histoires qui circulaient sur les dieux des peuples sauvages. Ces déités exigeaient sang et sacrifices comme preuve de l'amour de leurs adorateurs et c'était vraisemblablement ce qui avait conduit le village à sa fin tragique.
Le groupe se rendit compte trop tard de la brume qui recouvrait désormais le sol du temple, quand des claquements et craquements se firent entendre alors que les morts se relevaient les uns après les autres. Esquivant une main qui cherchait à l'immobiliser, Olaf sauta par dessus le mur en ruine pour rejoindre la rue tandis que Björn et Hallbjörn jouaient de leurs épées pour se frayer un chemin. Ils découvrirent que la brume avait remonté du précipice et recouvrait l'intégralité de la plateforme. Haz-Bro se retrouva encerclé par des squelettes, cherchant à canaliser le Vitner pour s'en débarrasser. Olaf décapita avec adresse l'un des Salheles menaçant le Tisseur tout en reculant vers le pont. Attiré par les éclats de la bataille, Drax se rua sur celui-ci. Arrivé au tiers du trajet son pied passa à travers une planche pourrie, l'immobilisant tandis que les piquets de maintien penchaient dangereusement vers le gouffre. N'écoutant que la soif de gloire qui rugissant dans ses oreilles, Björn le Striddföd chargea ses ennemis de son épée, dégagea un passage et continua à maintenir les Salheles à distance pendant qu'il tenait l'une des cordes d'arrimage qui venait de céder. Rejoint par Olaf et Hallbjörn, il chercha à gagner du temps pour que Drax regagne l'autre côté, le groupe ne pouvant traverser tant qu'il était sur le pont. Celui-ci mugissait de plus belle tandis que le Berserker peinait à se dégager. Conscient de la situation, il prit le parti de cheminer à quatre patte pour tenter d'équilibrer son poids et moins appuyer sur les planches. Sur la plateforme les coups pleuvaient mais Björn ne lâchait toujours pas la corde. Son armure l'avait jusque là protégé de la plupart des attaques, ce qui n'était pas le cas du Skald et d'Haz-Bro, de plus en plus mal point. Le Tisseur parvint enfin à lancer un sort pour dissiper la brume autour de lui ce qui eût pour effet de démantibuler les squelettes. Mais pour combien de temps ? Voyant la situation empirer, Hallbjörn n'y tint plus et tenta la traverser malgré que Drax se trouva encore à quelques mètres de la terre ferme. L'excédent de poids eût pour effet de briser, sous la pression, l'un des piquets de maintien de l'autre côté et la secousse manqua d'envoyer dans le gouffre Berserker et Chasseur de Wargs. La position en quadrupédie stabilisa le guerrier qui repris en hâte sa progression. Hallbjörn de son côté tomba à terre.
Voyant que la situation était critique Björn lâcha sa corde, couvert par Olaf et son arc, et se rendit prudemment au milieu du pont pour aider le Chasseur. Haz-Bro avançait vers le pont autant pour dissiper les Salheles autour de Olaf que pour traverser à son tour. Tout squelettes qu'ils étaient, les ennemis n'étaient pas stupides. Puisque s'approcher du Tisseur annulait les effets de la brume ils changèrent de tactique et lui lancèrent forces rocailles et caillasses. Enfin revenu à terre Drax chercha à sécuriser le piquet brisé en attachant la corde à un autre morceau. Hélas la tension sur le piquet restant n'avait que trop duré et celui-ci se brisa à son tour. Dans un effort désespéré pour maintenir le pont en place, Björn abandonna le Chasseur à son sort, couru le plus vite qu'il pût sur le pont en train de s'effondrer, saisit la corde d'une main et de l'autre vint planté son épée dans la roche à quelques mètres en dessous de Drax. La secousse fit passer Hallbjörn par dessus bord qui ne dût son salut qu'à son pied pris dans les cordages et celui-ci se retrouva tête en bas. Sur la plateforme Olaf, grièvement blessé, recommanda son âme à Whote et se prépara à se faire submerger alors qu'Haz-Bro tentait d'envoyer par le fond le plus de squelettes démantibulés possible. L'adrénaline irrigant son système nerveux, Björn maintint la corde entre ses dents et usa de toute sa force pour prendre appui sur son épée et atteindre la corde que lui tendait Drax, lui-même contractant tout ses muscles pour le remonter. S'aidant des arbres alentours ils usèrent de ladite corde pour remettre le pont droit et Björn repartit en sens inverse pour aider le chasseur toujours tête en bas tandis qu'Olaf, sur l'ordre du Striddföd, commença à se traîner sur les planches fissurées. Un jet de pierre adroit plongea Haz-Bro dans l'inconscience et le Skald aperçu du coin de l'oeil qu'il était traîné vers le temple.
Hallbjörn enfin dégagé, il claudiqua pour rejoindre Drax tandis que Björn poursuivait pour récupérer Olaf. Ne voyant plus le Tisseur il demanda : - Où est Haz-Bro ? - Emmené par ses saloperies vers le temple, gargouilla le skald, probablement mort. À cet instant se fit entendre un sifflement d'eau qui part en fumée. Dans un sursaut de conscience et d'effort Haz-Bro avait usé de ses pouvoirs pour ôter toute brume de la plateforme, au moins temporairement. Le Striddföd déposa Olaf de l'autre côté du pont et repartit en sens inverse, accompagné du chasseur, pour sauver leur ami. L'ayant ramené en sécurité, le Skald usa du peu d'énergie qu'il lui rester pour le revigorer quelque peu. - C'est trop dangereux de passer par ce pont délabré, dit Björn. Demain nous couperons un ou deux de ses arbres et en ferons un plus solide pour retraverser à la lumière du jour.
Ainsi fût dit et ainsi fût fait. Et maintenant vous savez la valeur d'un seul Striddföd dont la force et le courage peuvent renverser des armées et le cours des batailles au profit de qui les emploie. Et à l'occasion ils peuvent vous tirer d'un très très mauvais pas...
J'ai fait de tête et je me rappelle pas de toutes les étapes ni de toutes les conneries qu'on a fait mais normalement le principal y est.
P.S. Sérieux qui va explorer des ruines de nuit ? est-ce qu'on aurait pas été un peu débiles sur ce coup-là ?
Playlist d'ambiance : Under blackened banners - Alestorm Ok c'est plus un truc pirate mais c'est ce que j'ai utilisé pour la rédaction
Quelque part dans une taverne du Mittland, un Skald ronfle face contre table, entouré des nombreux pichets et chopes de bière qu'il s'est fait offrir par son auditoire. Lequel essaie en vain de le réveiller de son profond sommeil en le secouant....
Tu m'cherches, tu m'trouves Et c'est dans le futur lointain d'Olaf donc rien à fiche je fais ce que je veux En vrai, entre mon boulot et Dragon Age j'ai pas pris le temps de rédiger quoi que ce soit pour l'instant J'ai du mal à me résoudre à prioriser le compte rendu de la partie de Trudvang tellement je suis à fond sur DA Promis, j'essaie de corriger ça dès que possible
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Lassés de tenter de réveiller, sans succès, le Skald qui ronfle d'autant plus fort, un téméraire inconscient a fouillé sa gibecière et trouvé plusieurs rouleaux de parchemins élimés. Une écriture serrée et chancelante y racontait avec forces ratures, corrections, reprises et ajouts ce qui semble être une partie des mémoires d'Olaf. Après avoir cherché à la ronde quelqu'un qui sut lire, l'auditoire pu profiter de la suite du récit pendant que son auteur continuait à comater au milieu des chopes et pichets vides.
La geste de la forêt maudite - Partie 3 - Voyage avec Jésus* Les dieux et les héros qui marchent parmi les hommes.
[...] Nous nous apprêtions à repartir le lendemain de la hutte de Timil quand vint à nous un stormlander, égaré lui aussi dans la forêt, et qui se présenta sous le nom de Thorval. Il raconta avoir été happé par la brume voilà près d'un an, alors qu'il était en chemin pour visiter un ami. N'ayant pas vraiment meilleure occupation, il décida de nous accompagner alors que nous prenions la route en direction du mage jouant aux échecs avec une créature de la forêt. Haz-Bro avait tiré de son sac la bague en argent gravée qui, selon Timil, nous ouvrirait la route vers le lieu que nous cherchions. Le mot était bien trouvé. Quoi que nous ne nous en rendions pas vraiment compte, la forêt semblait s'écarter sur notre passage, arbres, arbustes et buissons laissant un sentier certes touffu mais au moins praticable et tranquille, autant qu'il était possible. Nous avancions depuis presque une matinée quand nous nous rendîmes compte d'un changement d'atmosphère. La température chutait de plus en plus, les branches se couvraient de givre et de gel, des tas de neige éparse fleurissaient ça et là... Un peu plus loin se trouvait les cadavres congelés de deux petits trolls gris vêtus de fourrure ainsi qu'un cochon sauvage. Hallbjörn entreprit de découper la viande consommable tandis que Drax se vêtait d'une des fourrures, légèrement trop grande en dépit de sa forte carrure. Björn, de son côté, suivait la piste de glace qui se poursuivait dans les bois à l'opposé du chemin que nous empruntions, tandis qu'Haz-Bro identifiait de curieux anneaux d'argent portés par les trolls. "Ce sont des anneaux enchantés. Ils sont reliés à un anneau maître qui alimente leur pouvoir. Quand ils en sont trop éloignés, l'effet s'estompe et disparaît. Je pense que ceux-ci protègent du froid." À ses mots, je me saisis vivement d'un des anneaux tant j'étais transi par le froid. À l'instant même où je l'enfilais, je sentis une réconfortante tiédeur m'envahir, signe que l'anneau maître ne devait pas être loin, sans doute au bout de la piste de glace. Je ne me souviens plus hélas de qui récupéra le second. Après quoi nous résolûmes de découvrir ce qu'était devenu le géant qui avait pu laisser pareille trainée derrière lui. Cela nous mena à une haute falaise percée d'une entrée tout aussi monumentale. Un couloir assez court débouchait sur une grande salle soutenue de colonnes semblant avoir été sculptée à même la glace. Des fourrures étaient amoncelées dans un angle et, au fond, un couloir s'enfonçait dans les ténèbres. Quelques maigres torches éclairaient l'espace sans le réchauffer. Il émanait de l'ensemble une sensation étrange, magique, qui rappela à Haz-Bro des légendes venues des terres gelées au nord. Un royaume de géants y serait dirigé par une puissante magicienne, surnommée la Reine des Neiges.
Déconcertés, nous nous mîmes à fouiller en quête d'indices sur le propriétaire des lieux et un Skogstroll émergea des fourrures. Il prétendit être là depuis une vingtaine de jours et confirma que la grotte avait été créée par magie. Il se disait, lui et les autres Skogstrolls, les gardes du géant Batucada Gloubi-boulga Blodugada. Ce nom fit frémir d’effroi notre tisseur qui nous informa qu’il s’agissait d’un champion, élu par la reine des neiges elle-même. Nous tentâmes d’amadouer Trucur et ses compagnons en leur faisant l’offrande d’un tonneau de bière forte (Whote m’en soit témoin, je n’ai jamais tant brassé de bière qu’à cette époque !) mais sans succès. Nous décidâmes de passer la nuit à l’extérieur de la grotte, en espérant que Blodugada serait disposé à nous recevoir le lendemain mais il n’en fut rien.
Alors nous reprîmes la route dans une forêt de plus en plus dense et épaisse. La progression était si difficile que cela nous pris une autre demi-journée de marche pour nous rendre à notre destination initiale. Nous y découvrîmes un cercle de 15 trolls observant un homme assis sur une gigantesque souche d’arbre. La souche était large comme deux hommes, au moins, et toute plate tant et si bien qu’un plateau de jeu avait été peint ou sculpté en son centre. Le mage, puisque c’était lui, portait barbe grise et cape d’un vert profond, un bâton de bois sombre posé à portée de main luisait faiblement. Un corbeau lui faisait face de l’autre côté, aussi incongru que cela paraisse, et tous observaient le jeu où trônait un unique pion Nous interrogeâmes le mage qui nous répondit que le corbeau serait la clé pour résoudre une des énigmes de la forêt mais qu’il n’aurait la réponse qu’en gagnant la partie, commencée il y a plus d’un siècle. S’il perd il devra en revanche céder son bâton et il ne le souhaite pas – il en a besoin pour quitter la forêt - mais il est bloqué : quoi qu’il fasse il gagne en perdant ou perd en gagnant… Il nous confirme ce que plusieurs autres habitants de Vildhjarta nous ont dit avant lui : pour partir il faut connaître la réponse à 4 des 7 énigmes de la forêt. Le mage lui-même ne connaît que 4 énigmes et 3 réponses. Remarquant qu’il porte un anneau magique protégeant du feu, Haz-Bro tente de négocier : nous lui communiquons ce que nous savons – et avec un peu de chance il obtient la réponse qui lui manquait – en échange dudit anneau. L’échange conclu le mage nous révèle les questions suivantes : 1. Quelle rune est gravé sur le bouclier du nain ? 2. Qui détient la clé du clerc ? 3. Grunsfeld est-il mort en tuant le dragon Elmtunga ? 4. Quel secret connaît Vildhjarta ?
Nous révélâmes au mage la réponse qui lui manquait. Il réfléchit un instant, ôta son anneau, le lança haut dans le ciel et disparu dans un nuage de fumée. Björn le Stridföd, le plus proche, sauta sur la souche et attrapa l’anneau au vol alors que les trolls se jetaient sur lui pour s’en emparer. « Mets l’anneau ! » hurla Haz-Bro tandis qu’il faisait de grands moulinets de ses bras pour conjurer le Vitner. Un cercle de feu s’éleva dans un rugissement, mordant avec force plusieurs trolls tandis que Bjorn restait sauf par la magie de l’anneau. Le Stridföd dégaina son arme terrible et frappa autour de lui avec un cri puissant sur les lèvres : « Que je trépasse si je faiblis ! » Un combat dantesque s’engagea contre les trolls, un à un trépassé par le Feu, par le Fer, par la Colère. Le Chasseur de Wargs et moi-même n’étions pas en reste de nos monstrueux compagnons et décochions flèche sur flèche pour les aider de notre mieux. Thorval seul tentait encore de raisonner le chef troll et de faire cesser le bain de sang. Il n’y parvint qu’à la toute fin quand il ne resta qu’un ou deux guerriers effrayés du Tisseur de Vitner, du Stridföd et du Berserker. Fidèle à la réputation des siens sur le champ de bataille, Bjorn n’avait souffert que quelques égratignures minimes tandis que ma position à distance m’avait préservé des coups. Nos trois autres amis étaient ruisselants de sang, le leur et aussi celui de leurs ennemis. Pour remercier Thorval de sa clémence le chef troll cassa l’une de ses propres dents et lui offrit. Nous réalisâmes alors que les lois de la forêt pouvaient aussi s’appliquer à nous, que si nous nous perdions il suffirait que nous possédions chacun quelque chose des autres pour retrouver notre route. Nous échangeâmes différents objets, de plus ou moins grandes valeurs selon l’implication de chacun à honorer les autres de sa confiance. Ce faisant nous oubliâmes une autre loi de la forêt : elle se nourrit de sang et malheur à celui qui le fait couler ! Notre combat avait provoqué la soif de Vildhjarta et sa malédiction pris possession des dépouilles des trolls pour composer une sanglante monstruosité. Thorval le premier prit la fuite, accompagné du chef troll, rapidement suivi des autres sauf de Drax. Jouant son va-tout, il se métamorphosa en Ours de Fureur et fit face à la créature, bien déterminé à la tuer. Je ne saurais décrire avec mes pauvres paroles la vision incroyable de ce combat de titans où chacun arrachait à l’autre des morceaux entiers de chair et d’os. Et je n’aurais parié sur une victoire même en connaissance les capacités des Berserkers. Et pourtant… Et pourtant Drax en vint à bout, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire mais plus mort que vif.
Rarement j’ai autant prié Whote que ce jour-là quand je mettais toutes mes forces à le soigner de mon mieux, aidé des potions de Haz-Bro. Nous montâmes le camp là, à quelques mètres du sang qui se figeait et gorgeait le sol, en attendant que Drax revienne à lui. Thorval fini par revenir et Björn ramassa des débris de la Sombr’horreur pour en faire un trophée qu’il offrit à son ami. Quand je fus certain qu’il ne risqua plus rien, je me penchais sur les documents que nous avions accumulé en espérant y trouver des informations qui nous avaient échappées. Dans le livre du Guerrier du Nïd, je découvris l’histoire de Grunfed, un combattant d’exception qui aurait combattu un dragon dans la forêt voilà des siècles et y avait survécu. J’ai tendance à croire cette histoire car j’ai moi-même entendu des légendes qui disaient que Vildhjarta a sombré dans la folie après avoir bu du sang de dragon, mais chacun est libre de se faire sa propre idée… Et c’est seulement ensuite que le culte des peuples sauvages arriva et alimenta la forêt qui, désormais, capture les voyageurs pour s’en repaître.
Alors que Drax reprenait conscience et forme humaine, Albjörn vit le vieillard de la forêt qui le narguait à quelques encablures et lui décocha une flèche. La brume se répandit autour de nous en un instant. Quand elle se dissipa nous avions été transportés à la porte d’un camp de goblinoïdes exploitant une mine à flanc de colline. Björn et Haz-Bro réussirent à se faire ouvrir les portes pour négocier pendant que nous patientions à l’extérieur. Interrogé sur les questions et réponses qu’il connaissait, le chef gobelin se déclara prêt à discuter en échange d’objets de valeur. Bien évidemment on me demanda de brasser de la bière et je fis bonne mesure en donnant une des flèches d’argent qu’Erlög m’avait fabriqué. Ainsi firent les autres à donner qui une potion, qui un bout de minerai perdu dans son havresac… Le chef nous donna deux réponses et une question : 2. Les trolls lacustes 4.Qui a érigé les statues 5. Combien de serrures ferment le coffre d’Ultur ?
Il nous apprit également l’emplacement d’un ancien site funéraire accessible en coupant un sapin tous les cent mètres. Au troisième sapin le chemin s’ouvre vers le cimetière. Nous le remerciâmes de son hospitalité et repartîmes parmi les bois denses et sombres. Au bout de quelques heures de marche et de minutes à parlementer entre nous, nous décidâmes d’ouvrir la voie vers ce lieu, l’un des rares que nous n’avions pas encore visité, tout du moins à notre connaissance. Nous y trouvâmes une dizaine de pierres tombales envahies par la végétation et un froid surnaturel, l’air lourd d’une ambiance malsaine. Neuf squelettes étaient éparpillés et avaient l’air d’avoir été dérangés il y a longtemps. L’un d’eux portait une armure de Gerbanis, armure sacrée de chevalier, ce qui permit à Björn de reconnaître un haut héros de l’histoire des Stridföds. Selon lui il s’agissait de Dredj et de huit de ses compagnons de la Cavalerie de la Main de Fer, disparus il y a plus de 150 ans en luttant contre une armée de Skogstrolls. À sa demande nous remîmes les guerriers d’autrefois en terre et nous rassemblâmes autour de la tombe de Dredj pour un éloge funèbre où Björn prononça leurs noms. Aussitôt les bruits s’estompèrent, un écho se fit entendre et la terre se mit à trembler et à bouger à mesure que le squelette du Héros de Gerbanis sortait de sa propre tombe. Alors que le Stridföd s’adresse à l’esprit et que ce dernier semble reconnaître un frère d’arme, un vent puissant se lève depuis la forêt et souffle, ordonnant aux morts de tuer. Dredj semble lutter, en vain, et fini par attaquer Haz-Bro avant d’être promptement arrêté dans son élan. À l’orée du bois se tient le vieillard de la forêt et une voix déformée, décharnée, s’élève de lèvres qui ne bougent pas : « je suis Vildhjarta, je veux votre sang ! ». Si, jusque-là, j’avais cru que le vieillard à l’origine de la forêt avait survécu d’une façon ou d’une autre jusqu’à ce jour, le doute ne fut plus permis : la forme était humaine mais il n’y avait pas la moindre trace d’humanité dans ce regard vitreux qui réclamait notre sacrifice. Alors que nous approchions le vieillard disparu, une fois de plus mais nous trouvâmes un colifichet du dieu des peuples sauvages là où il se trouvait. En fouillant les environs nous en trouvâmes un autre ainsi qu’un lapin pendu, mais de manière récente, alors que les plus jeunes dépouilles du « temple » en plein air dataient de plusieurs mois voire années. Pendant ce temps, Björn s’agenouilla pour prier Storm, son dieu, et décidé quoi faire de l’armure de Dredj que Drax (ou était-ce Haz-Bro ?) le pressait de revêtir. De gros nuages noirs tourbillonnèrent dans le ciel, zébrés d’éclairs et faisant craindre une nouvelle attaque. Un rayon de lumière éclaira le Stridföd en prière pour s’effacer l’instant suivant et le guerrier entreprit de dégrafer les sangles pour ajuster les différents éléments de protection sur sa musculature.
Ne sachant plus où aller, nous décidâmes de nous rendre vers le dernier endroit que nous connaissions : le cairn nain où les frères de Timil étaient supposés l’attendre. Étant le seul à me souvenir de la chanson naine qui permettait de s’y rendre, je pris la tête de notre petite colonne jusqu’à ce que nous vissions devant nous une montagne portant un escalier sculpté vers une porte de métal. Personne ne semblait être venu depuis des lustres à en juger par l’épaisse couche de mousse recouvrant les marches. Si ces dernières avaient été taillées pour des nains, la porte, elle, était monumentale avec près de deux mètres de hauteur pour autant de largeur. Les montants étaient sculptés à même la roche et un serpent runique était gravé sur le linteau. Une inscription cachée par la mousse révélait le nom du défunt mais n’étant pas nains nous-mêmes cela ne nous dit rien. Albjörn choisi de rester à l’extérieur pour faire le guet pendant que nous explorions l’intérieur qui se révéla dédalique. Nous appliquâmes une technique éprouvée d’exploration de tels labyrinthes : toujours tourner dans la même direction autant que faire se peut. Hélas ! Malgré toute notre prudence Björn tomba dans une trappe qui s’ouvrit sous lui. Un broyeur y était installé et commença à lui écraser lentement le pied pendant que nous tentions de le remonter avec une corde. Derrière le piège se trouvait une pièce avec un gisant nain portant bouclier où nous reconnûmes la rune liberté des énigmes. Un peu plus loin c’est Drax qui déclencha un autre piège qui le meurtrit terriblement alors qu’il n’était qu’à peine remis de son combat contre la Sombr’Horreur. Nous décidâmes alors de rebrousser chemin et de monter le camp à l’extérieur pour soigner nos blessés et nous reposer. […]
*une main, plus assurée que celle du Skald, a rayé ce qui semble être le titre d'origine et a ajouté dans la marge "c'est qui celui-là ? Il est pas d’chez nous !"
La playlist du Skald : Kaunaz Dagaz - Brothers of Metal En été - Olaf (La Reine des Neiges )
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Sujet: Re: Chronique "Coeur sauvage" Mar 10 Jan 2023 - 21:54
Parce que j'avais promis d'écrire la fin mais que la vie en a décidé autrement, voici de quoi vous faire patienter encore un peu.
La geste de la forêt maudite – Entracte : La dernière taverne avant le Ragnaröck
Olaf se réveilla brusquement, la tête enserrée dans un brouillard pesant. Il se passa les mains sur le visage : à se faire offrir des coups contre des histoires, il avait encore trop bu. D’habitude on essayait de le réveiller, ne serait-ce que pour le foutre à la porte… Ou alors il se réveillait à sa table gluante, épicentre d’un cimetière de chopes vides. Ses sens lui revenaient peu à peu et il fronça les sourcils en remarquant qu’on l’avait déplacé sur un tabouret haut et affalé sur le comptoir. Tu parles d’une blague, ça n’a même pas le mérite de le mettre dans une position gênante dont les autres clients auraient pu profiter. Il pivota et balaya d’un regard la salle presque silencieuse. Ce n’était pas la taverne où il avait passé la nuit, mais l’une des plus propres qu’il ait jamais vu de sa vie. Des piliers sculptés de figures et de runes soutenaient le toit de ce grand rectangle et des tables et chaises étaient disséminées de manière à toutes avoir un visuel sur l’estrade du fond où un skald solitaire pinçait les cordes d’un luth. Tout à sa migraine, qui s’estompait à une vitesse folle, Olaf avait du mal à se rappeler où il avait déjà vu cet endroit. - Je te sers à boire, l’ami ?
Le tenancier, apparu derrière son comptoir, le regardait fixement. Il était trop bien habillé pour une auberge. Ses vêtements, propres comme s’ils venaient d’être achetés, étaient tissés de discrets fils d’or et d’argent qui luisaient au gré des chandelles. Son tablier de cuir n’arborait pas la moindre de tâche et sentait le tannage frais. L’homme lui-même avait une carrure d’armoire, des cheveux et une barbe d’une blancheur immaculée et un cache-œil de cuir teint en noir. Son unique œil avait la couleur de l’argent liquide. Olaf n’eut aucune peine à le reconnaître : - Whote ! - Eh oui mon garçon, répondit l’intéressé avec un mouvement de tête. Tu reconnais cet endroit ? - Maintenant oui. C’est là que tu m’as convié n’est-ce pas ? Après que nous soyons sortis de Vildhjarta, pour me raconter ce que je n’avais pas vu de mes yeux. - En effet. Est-ce que tu te souviens de ce que je t’avais dit, peu avant que je renvoie ton esprit dans ton corps ? Le visage d’Olaf s’assombrit immédiatement, il ne se souvenait que trop bien : leur prochaine rencontre dans ce lieu serait après sa mort. - Alors je suis …. ? - Tout a une fin mon garçon. - Oui mais mort d’avoir trop bu ? Tu parles d’une fin ! C’est bien l’une des plus ridicules dont j’ai entendu parler et je suis skald ! Enfin j’étais… - Non… Tu es mort en racontant des histoires et ça c’est une fin digne de toi ! corrigea Whote en lui mettant une main sur l’épaule. Mais je ne t’ai pas fait venir ici pour tailler une bavette avec toi. Il y a quelqu’un qui attendait avec impatience de pouvoir te parler.
Le dieu Voyageur pointa l’autre skald de son doigt, tendit deux chopes pleines à Olaf et disparut dans un battement de cils. Olaf tendit ses mains, hésitantes, et remarqua son reflet dans le métal poli, celui d’un homme bien plus jeune qu’il n’était la veille au soir. Il passa sa main sur son menton, perplexe, puis la regarda, cette main rajeunie que le temps n’avait pas encore scarifiée. L’autre skald s’approchait, son luth émit un gémissement quand il le posa sur une table, puis Olaf entendit le raclement d’une chaise. Il se décida à attraper les chopes et descendit du tabouret. L’homme qu’il voyait était à peine plus vieux que lui, blond comme le sont les Mittlanders, des vêtements de voyage bien coupé qui n’ont jamais vu la moindre route et une fibule argentée en forme d’arbre tenant les bords de son manteau, la même qu’Olaf avait reçu il y a de nombreuses années…Il ouvrit la bouche tout grand de surprise. Skald hocha la tête puis lui fit signe de s’asseoir face à lui : - Viens prendre place, mon fils. J’ai beaucoup entendu parler de tes exploits mais le vieux roublard a dit que tu me raconterais la fin toi-même. - C’est toi ? C’est vraiment toi ? Cela fait si longtemps… Comment ça te raconter la fin ? - Les chants des skalds montent jusqu’ici mais Whote m’a bouché les oreilles à chaque fois que tu narrais la fin de ton épopée, afin de garder la surprise qu’il disait… - Sans doute parce que j’y parlais de toi… - Vraiment ? Alors trinque Olaf et conte-moi cette histoire qui est aussi la mienne !
Les chopes tintèrent, Olaf bu une gorgée d'hydromel frais - le meilleur qu'il eut jamais bu - puis acheva la geste commencée il y a de nombreuses lunes par une simple mission d'escorte...
La playlist du skald : Yggdrasil - Brothers of Metal